Ces deux journées de formation, qui ont pour fil rouge « le poids des mots, comment parle-t-on des familles », s’inscrivent dans le cadre d’une réflexion pluridisciplinaire dans les domaines des sciences humaines et sociales, ainsi que dans une approche professionnelle incluant les délégués aux prestations familiales et tous leurs interlocuteurs institutionnels ainsi que les familles.
Beaucoup s’interrogent sur la place de l’usager au sein du dispositif, mais la place se construit, avec, sans, pour… les mots construisent notre pensée, et la pensée engage l’action. Nous repartons non pas de la place mais plutôt du comment ? Comment pense-t-on les familles ? Dans quel statut les maintenons-nous ? Quelles places leurs assigne-t-on ?
Dans nos états dits riches, le fossé se creuse entre les familles aisées, et les populations vivant à la marge. Ces populations que le discours, tant commun qu’officiel, nomme les « défavorisés », les « vulnérables », « les travailleurs pauvres » « les bénéficiaires »….
Et c’est au nom de ces appellations que, bien souvent, des volontés se mettent en place pour leur « bien », pour qu’ils s’en sortent… Ces initiatives partent souvent du « haut », des décideurs pour s’adresser à « la France d’en bas » et tenter de les ramener dans le bon chemin (et de ses valeurs).
Les discours se multiplient, au risque de la banalisation, mais comment permet-on à ces personnes la capacité de construction de leur identité propre, d’autonomie.
A la pauvreté économique s’ajoutent le plus souvent les stigmatisations et ainsi se crée une exclusion multiple ; ces populations en marge se voient attribuer des « comportements « négatifs », « a-normaux ». Selon le lieu où l’on se trouve, selon son « mandat », selon les valeurs et l’image de l’homme qui sous-tend la démarche, ces projets vont osciller entre le désir, la volonté de développement, d’émancipation et celui de normalisation, de stabilisation, de contrôle de ces populations.
Autant d’entrées potentielles qui seront abordées lors de ces journées afin de soutenir dans leurs pratiques tous les acteurs concernés.